lundi 30 avril 2007

La statue de Milon de Crotone

« [La statue antique de] Milon fils de Diotimos est l’oeuvre de Daméas, originaire de Crotone lui aussi. […] On raconte que Milon apporta lui-même sa statue dans l’Altis […] On raconte encore à son propos [l'histoire] de la grenade, et du disque [...] et celle du bandeau ceint autour de sa tête »

Pausanias, Elide II, 14,5

Il s’agit d’un bronze. Elle a également été décrite par Philostrate. Dressé sur un disque, les pieds serrés, le front ceint d’un bandeau, une grenade dans la main gauche et la main droite ouverte, il aurait été représenté, selon Apollonios, en prêtre (fonction exercée par Milon à Crotone) d’une Héra guerrière, dont la grenade et le disque seraient des attributs.

Pour Luigi Moretti, la statue reprend en fait le type de l’Apollon du VIème siècle, le disque est la base ronde de la statue, ce que le sophiste prend pour une grenade est une pomme, prix donné aux pythioniques, le bandeau est celui du vainqueur et la main tendue fait le geste d’adoration des statues archaïques.


Sur le socle de cette statue, on pouvait lire l’épigramme attribuée à Simonide : « Milone Olympioniko Eptakis » ; la septième victoire de l’épigramme serait celle que Milon aurait remportée [officieusement] quand Timasithéos de Crotone avait refusé de se mesurer à lui, lors de la 67ème olympiade en 512 av. JC.

PRINCIPALES SOURCES D'INFORMATIONS

Bibliographie

PAUSANIAS, Description de la Grèce, Livres V et VI (L’Elide I et II), édition Les Belles Lettres, Paris, 2002
Les descriptions de cet auteur grec, contemporain de l'empereur romain Marc-Aurèle (IIème siècle ap J.C.), ne sont pas exhaustives mais la maison d'édition Les Belles Lettres, qui fournit le texte en version grecque et la traduction en français, a fait un remarquable travail de commentaire avec notamment beaucoup de références à la sommité dans le domaine : Luigi Moretti.

Luigi MORETTI, Olympionikai, invincitori negli antichi agoni olimpici, Memorie, Accademia Nazionale dei Lincei, 1957

PINDARE, Œuvres complètes, traduites du Grec et présentées par Jean-Paul SAVIGNAC, éditions de la Différence, 1990

Marcel BERGER et Emile MOUSSAT, Anthologie des textes sportifs de l’Antiquité, édition Grasset, Paris, 1927

Violaine VANOYEKE, La naissance des Jeux Olympiques et le sport dans l’Antiquité, édition Les Belles Lettres, Paris, 1992

Moses I FINLEY, H.W. PLEKET, 1000 ans de jeux Olympiques (776 av. JC/261 ap. JC), édition Perrin, 2004

Les Jeux Olympiques - D'athènes à Athènes, 1896-2004 (coffret en deux tomes), édité par L'Equipe, en collaboration avec le Musée Olympique de Lausanne, 2004

Raymond THOMAS, Histoire du sport, collection Que sais-je ?, aux Presses Universitaires de France, 1991

Sports et Jeux, tome XIII du Grand Quid Illustré, édition Robert Laffont, 1982

Raïko PETROV, Les racines de la lutte, les luttes traditionnelles, édité par la FILA, 2004

Dominique SOURDEL, Histoire des Arabes, collection Que sais je ?, aux Presses Universitaires de France, 2002

Frédéric RUBIO et Jérôme SANCHEZ, La Croche, Lutte traditionnelle réunionnaise, éditions Azalées, 2006


Sur internet

Base de données incontournable : http://www.fhw.gr/olympics/ancient/classical/On y trouve la plupart des vainqueurs connus jusqu'au IIIème siècle après J.C. Il s'agit peut-être de la liste de Sextus Julius Africanus (du IIIème siècle de notre ère) qui nous fut transmise par Eusèbe Pamphile, évèque de Césarée, ou une copie du fameux papyrus d'Oxyrrhynchos (datant de la même époque, le IIIème siècle). Ils ont fourni aux archéologues modernes les résultats fragmentaires de 263 olympiades (sur les 293 qui eurent lieu de 776 av. JC à 393 ap. JC), dans 32 disciplines, pour plus de 170 cités, plus de 600 vainqueurs, et un total de 941 victoires répertoriées.Le chercheur italien Luigi Moretti réussira à porter le nombre de vainqueurs connus à 1029; décrit dans son mémoire de recherche : Olympionikai, I vincitori negli antichi agoni olimpici

"Pages persos" préparatoires au manuscrit ici mis en ligne :
http://histoiredesmma.monsite.wanadoo.fr/
L’histoire des « arts martiaux mixtes » de 1993 à 2004
http://lemeilleurparmilesme.monsite.wanadoo.fr/
Etude comparative des champions contemporains et de ceux de l’Antiquité

Et pour des compléments d'information, quelques-uns des nombreux sites consultés :
http://www.ifrance.com/johistoire/
http://www.sherdog.com/
http://www.adcombat.com/index_adcc.html
http://www.k-1.co.jp/
http://www.pridefc.com/
http://www.iat.uni-leipzig.de/wrestling.htm
http://www.judoinfo.com/champion1.htm
http://netboxe.com/
http://lemondeatiyan.com/
http://www.webmartial.com/
http://www.combatultime.com
http://pankration.fr.st/
http://gans01.fc2web.com/eng/index.html (Sumo-hoshitori : tous les Bashos depuis 1757)

ANNEXES - Tous les vainqueurs connus du Kirkpinar d’Edirne depuis 1861 (lutte « yagli gures »)

1861-1886 : Gaddar Kel Aliço
1887 : Sumnulu Koca Yusuf
1888 : Adali Halil
1914 : Hergeleci Ibrahim
- : Silivrili Molla Izzet
- : Çatalcali Nakkas Eyüp
- : Kizilcikli Mahmut
- : Kurtdereli Mehmet
- : Çolak Mümin Molla
- : Suyolcu Mehmet
1924 : Benli Badullah
1925 : Geçkinli Yusuf
1926 : Edirneli Kara Emin
1927 : Manisali Rifat
1928 : Mandirali Kayikçi Ahmet
1929 : Gostivarli Mülayim
1930 : Bandirmali Kara Ali Acar
1931 : Bandirmali Kara Ali Acar
1932 : Bandirmali Kara Ali Acar
1933 : Bandirmali Kara Ali Acar
1934 : Mülayim Pehlivan Ile Tekirdagli Hüseyin Yenisemedi
1935 : Tekirdagli Hüseyin Akkaya
1936 : Tekirdagli Hüseyin Akkaya
1937 : Tekirdagli Hüseyin Akkaya
1938 : Tekirdagli Hüseyin Akkaya
1939 : Tekirdagli Hüseyin Akkaya
1940 : Tekirdagli Hüseyin Akkaya
1941 : Tekirdagli Hüseyin Akkaya
1942 : Tekirdagli Hüseyin Akkaya
1943 : Babeskili Ibrahim Erdi
1944 : Hayrabolulu Süleyman Ertas
1945 : Babeskili Ibrahim Erdi
1946 : Sindirgili Serif Ünal
1947 : Düzceli Çolak Ismail Ile Hayrabolulu - Süleyman Ertas Birlikte Diskalifiye Edildiler
1948 : Babaeskili (Kulelili) Mustafa Yenici
1949 : Sindirgili Serif Ünal
1950 : Hayrabolulu Süleyman Ertas
1951 : Adapazarli Irfan Atan
1952 : Samsunlu Ibrahim Karabacak
1953 : Adapazarli Irfan Atan
1954 : Samsunlu Ibrahim Karabacak
1955 : Adapazarli Irfan Atan
1956 : Samsunlu Ibrahim Karabacak
1957 : Bandirmali Kara Hasan Acar
1958 : Adapazarli Adil Atan
1959 : Samsunlu Ibrahim Karabacak
1960 : Samsunlu Ibrahim Karabacak
1961 : Sindirgili Mehmet Ali Yagci
1962 : Layik Pehlivan Görülmedi
1963 : Adapazarli Sezai Kaymaz
1964 : Sidirgili Mehmet Ali Yagci
1965 : Izmirli Göçmen Kara Ali Çelik
1966 : Ordulu Mustafa Bük
1967 : Ordulu Mustafa Bük
1968 : Ordulu Mustafa Bük
1969 : Babaeskili Nazim Uzun
1970 : Layik Pehlivan Görülmedi
1971 : Denizlili Hasan Sahin
1972 : Akhisarli Arap Mustafa Yildiz
1973 : Ordulu Davut Yilmaz
1974 : Izmirli Göçmen Kara Ali Çelik
1975 : Güresler Yarida Kaldi
1976 : Karamürselli Aydin Demir
1977 :Karamürselli Aydin Demir
1978 : Karamürselli Aydin Demir
1979 : Bandirmali Sabri Acar
1980 : Muglali Mehmet Güçlü
1981 : Akhisarli Arap Mustafa Yildiz
1982 : Denizlili Hüseyin Çokal
1983 : Denizlili Hüseyin Çokal
1984 : Denizlili Hüseyin Çokal
1985 : Bandirmali Sabri Acar
1986 : Baikesirli Ibrahim Gümüs
1987 : Hatayli Recep Kiliç
1988 : Antalyali Recep Gürbüz
1989 : Balikesirli Saffet Kayali
1990 : Karamürselli Ahmet Tasci
1991 : Karamürselli Ahmet Tasci
1992 : Karamürselli Ahmet Tasci
1993 : Karamürselli Ahmet Tasci
1994 : Antalyali Cengiz Elbeye
1995 : Karamürselli Ahmet Tasci
1996 : Karamürselli Ahmet Tasci
1997 : Karamürselli Ahmet Tasci
1998 : Antalyali Cengiz Elbeye
1999 : Karamürselli Ahmet Tasci
2000 : Karamürselli Ahmet Tasci
2001 : Vedat Ergin (Ankara Büyük Seh Bld)
2002 : Savas Yildirim
2003 : Kenan Simsek
2004 : Ordu Ünyeli Recep Kara
2005 : Şaban Yilmaz (Ankara Büyük Seh Bld)
2006 : Ordu Ünyeli Recep Kara
2007 : Ordu Ünyeli Recep Kara

Sumo-Hoshitori : tous les Bashos («tournois de l’empereur») connus depuis 1757

Les plus grands tournois de sumo se déroulent depuis (au moins) 1757 de une à six fois par an sous l'égide de l'Empereur du Japon.
Leur liste complète est mise en ligne à l'adresse suivante :
http://gans01.fc2web.com/eng/index.html

Bare-knucle (boxe à poings nus) : tous les champions de 1719 à 1892 + les champions "de couleur" de 1883 à 1926

Bare-knucle (boxe à poings nus) : tous les champions de 1719 à 1892

JAMES FIGG : 1719-1730 ou 1734
Après 19 victoires durant la seule année 1719, James Figg se proclame "champion du monde". Il a 24 ans, mesure 1m83 et pèse 84 kg. Il vit à Tottenham, près de Londres. En 1730, il se retire mais meurt d'une pneumonie en 1734.

TOM PIPES et JIM GRETTING 1730-1734
Tom Pipes et Jim Gretting briguent le titre de champion après le retrait de James Figg. Pipes prend le dessus au terme de 3 rencontres mais demeure un champion officieux.

GEORGE TAYLOR 1735-1738
Elève de James Figg, par respect, il ne combat pour le titre qu'après la mort de son professeur. en 1735, il est vainqueur de Tom Pipes, le champion officeux de 1730 à 1734.

JACK BROUGHTON 1738-1750
Avec ses 1m80-82 pour 89-90 kg, Jack Broughton bat George Taylor, Tom Pipes et Jim Gretting. Il rédige en 1745 les "Broughton rules" adoptées sous la dénomination du "London Prize Ring" c'est-à-dire les règles de la boxe à poings nus.

JACK SLACK 1750-1760
Jack Slack est Irlandais. Il mesure 1m75 mais pèse 92 kg. Il bat Jack Brougton (alors âgé de 46 ans) en 1750. Slack sera surnommé "the Knight of the cleaver" (le chevalier du couperet/fendoir) mais surtout "le père de la combine". En effet, c'est lui qui va désormais choisir quels seront ses successeurs pour mieux profiter des paris.

WILLIAM / BILL STEVENS 1760-1761
Vainqueur de Jack Slack dans un combat truqué. Surnommé "The Nailer" (le cloueur)

GEORGE MEGGS 1761-1762
Vainqueur de Stevens dans un combat truqué. Poulain de Slack. Surnommé "The Collier" (le mineur)
GEORGE BAKER WILLSON 1762-1765
Surnommé "The Baker" (le boulanger)

TOM JUCHAU 1765-1766

WILLIAM DARTS 1766-1769

TOM WATERMAN LYONS 1769
Conscient de détenir un titre dévalué, Tom "Waterman" Lyons l'abandonne deux semaines après l'avoir conquis.

WILLIAM DARTS 1769--1771
William Darts récupère le titre laissé vacant par Tom Waterman.

PETER CORCORAN 1771-1776
Cet Irlandais s'empare du titre en battant William Darts en seulement une minute de combat. Il redonne enfin un peu de prestige au titre de champion du monde.

HARRY SELLERS 1776 ou 1776-1780
Les combines de Jack Slack auront cependant raison de la valeur de Peter Corcoran.

DUGGAN JACK FEARNS 1780 ou 1776-1783
Irlandais. Jugé plus rentable aux yeux avertis de Jack Slack. Victorieux du titre en une minute et demi.

JACK HARRIS

TOM JOHNSON baptisé THOMAS JACKLING

SAM MARTIN

TOM JACKLING 1783 ou 84-1791
Ses capacités physiques moyennes (c'est-à-dire 70-75 kg ?) sont compensées par le sérieux de sa préparation. Il accumule une petite fortune (en pariant sur lui-même ?) mais la dilapide un an après s'être retiré. Il ne retourne sur les rings que pour y concéder la défaite.

BIG BENJAMIN BRAIN 1791-1794
Se retire en 1794 plutôt que d'affronter "le lutin", un poids léger diabolique dont la réputation s'est étendue dans tout le pays. Pourtant, Big Benjamin Brain était un solide gaillard d'1m77 pour 91 kg.

DANIEL MENDOZA 1794-1795 ou 1791-1795
16ème champion du monde pour certains historiens (qui ne comptent pas le règne officeux de Tom Pipes et ignorent les Jack Harris et Sam Martin), ce "lutin" est le premier technicien de l'histoire. Juif, d'origine espagnole, il n'avait pourtant pas le physique pour affronter les poids lourds de l'époque (de 85-90 kg, parfois plus). Avec 1m70 et 62 kg (jusqu'à 72 kg), il réclame le titre dès 1791 et certains voient en lui le champion du monde, dès cette date.

JOHN JACKSON 1795
Oubliant son surnom de "Gentleman Jackson", John Jackson (1m80, 88 kg) frappe Daniel Mendoza après l'avoir saisi par les cheveux (Mendoza était fier de son abondante chevelure). Jackson abandonne la boxe juste après sa victoire pour le titre.

Avec le retrait de Big Benjamin Brain en 1794, la boxe connaît une période de transition, de confusion même.
WILLIAM WOOD 1794-1795
"The Coachman" (le cocher) règne en parallèle avec Daniel Mendoza.

WILLIAM HOOPER 1795-1796
"The Tinman" (l'homme d'étain) William Hooper bat William Wood pour l'officieux titre de champion du monde, laissé vacant parallèlement par Benjamin Brain (en 1794) puis John Jackson (en 1795).

TOM OWENS 1796-1797
Tom Owens à son tour n'est pas véritablement reconnu malgré sa victoire sur Hooper.

JACK BARTHOLOMEW 1797-1800

JEM BELCHER 1800-1803
Jem Belcher est cependant considéré comme le 20ème champion du monde de la boxe à mains nues par les historiens. Cela signifie que d'après eux Mendoza (16ème) a succédé à Brain (15ème) après son retrait, mais que le titre était à nouveau vacant après le retrait de Jackson (17ème) en 1795. Owens (vainqueur de Hooper en 1796) puis Bartholomew ont donc été les 18ème et 19ème.
Jem Belcher a un physique de "dieu antique" avec un gabarit parfaitement proportionné de 1m82 pour 82 kg. Malheureusement, il sera frappé par la malchance : rendu borgne par une balle de cricket, il est désormais handicapé pour la boxe. Accumulant les blessures en combattant, il meurt pratiquement aveugle en 1811 à l'âge de 30 ans.
Il aura été surnommé "Le Napoléon des rings" puis "La scoumoune".

HARRY PEARCE 1803-1806
Paré du titre, acquis face au malchanceux (et borgne) Jem Belcher, Harry Pearce perdra un combat exhibition en prison face à un certain John Gully. Pearce prendra cependant sa revanche, cette fois titre en jeu, au 64ème round ! Surnommé "The game chicken", Pearce décèdera malheureusement à 31 ans, de la tuberculose.

JOHN GULLY 1807-1808 "La chance"
Cet ex-détenu, robuste avec ses 1m80 pour 85 kg, accomplit sa destinée au-delà de ses rêves les plus insensés. Il sera champion du monde de boxe (ne briguant respectueusement le titre qu'après le décès de son grand rival et puis ami Harry Pearce), son cheval "Phantom" remportera le grand prix d'Epson en 1811, il fera son entrée au parlement en 1832 et finalement, le roi lui décernera le titre de vicomte de Selby !

TOM CRIBB 1809-1822
Tom Cribb obtient le titre vacant et le défend en 1811 contre Tom Molineaux un noir américain, fils d'esclave. Il ira une trentaine de fois à terre lors de ce combat avant de finalement l'emporter. Surnommé "the black diamond", il règnera pendant onze années supplémentaires sans qu'aucun autre poing ne se lève en signe de défi. Il se retire en 1822.

TOM SPRING 1822-1824
Tom Spring (1m82, 86 kg) est désigné comme son successeur par Tom Cribb lui-même (qui n'est autre que son mentor). Cet Anglais abandonne cependant la boxe après une victoire sur Bill Neats puis sur l'Irlandais Jack Langan.

TOM CANNON 1824-1825
"The great gun of Windsor" s'empare du titre vacant aux dépends de Joshua Hudson.

JEM WARD 1825-1827
C'est le 26ème champion du monde depuis l'avènement de James Figg en 1719. Son gabarit : 1m77 pour 79 kg.

PETER CRAWLEY 1827
Surnommé "Young Rump Steak" (jeune rumsteck, de "rump", la croupe). Malgré sa victoire sur Ward et son gabarit (1m82, 82 kg), Peter Crawley se retire de la boxe deux jours à peine après son couronnement.

JEM WARD 1828-1832
Jem Ward récupère le titre vacant en battant Jack Carter. En 1831, il bat Simon Byrne pour être universellement reconnu. Ward sera le premier à recevoir la ceinture symbolique de champion du monde.

JAMES DEAF BURKE 1833-1839
"Deaf" signifie sourd, tel était le handicap de James Burke. Cet Irlandais s'emparera du titre vacant face à Simon Byrne au terme d'un combat de 3 heures et 16 minutes !
Burke se battra aussi aux Etats-Unis contre Samuel O'Rourke.

WILLIAM BENDIGO THOMPSON 1839-1840
Vainqueur du sourd et muet Burke, William "Bendigo" Thompson (1m75, 74 kg) arrêtera la boxe suite au décès d'un de ses adversaires. Il devient pasteur. Mais une autre version raconte que sa retraite prématurée est liée à une blessure au genou ...

BIG BEN CAUNT 1840-1841
Avec ses 1m87 pour 89 kg, Ben Caunt passe pour un géant à son époque.

NICK WARD 1841

BIG BEN CAUNT 1841-1845
Après avoir récupéré le titre des mains de son vainqueur Nick Ward, "Big Ben" Caunt se rend en tournée aux Etats-Unis mais y évitera un autre géant, un vrai : l'Américain Freeman : 2m07 !

WILLIAM BENDIGO THOMPSON 1845-1850
Après cinq années d'absence, William Bendigo Thompson redevient champion du monde. Il se retire en 1850.

WILLIAM PERRY 1850-1851
William Perry, surnommé "The Tipton Slasher", s'empare du titre vacant face à Tom Paddock. Il faut savoir que William Perry avait perdu un combat contre le Freeman que Big Ben Caunt avait évité, mais en 37 rounds. Freeman étant entre temps décédé de la tuberculose, Perry a pu légitimement briguer le titre.

HARRY BROOME 1851-1856
William Perry est disqualifié au 33ème round de son combat contre Harry Broome.

TOM PADDOCK 1856-1858
Tom Paddock devient champion du monde à sa troisième tentative au terme d'un combat de 51 rounds.

TOM SAYERS 1858-1860
Tom "Pouce" Sayers mesure 1m74 mais ne pèse que 67 kg de moyenne (de 63 à 69 kg). Il s'empare du titre contre Paddock après 21 rounds et 1 heure 20 minutes de combat. Son crochet large du gauche est dévastateur. Il battra également William Perry (âgé de 38 ans) qui n'avait plus boxé depuis 6 ou 7 ans.

JOHN CAMEL HEENAN 1860-1863
Avec 1m87-90, pour 88-90 kg (selon les sources), l'américain John Camel Heenan est le successeur des champions des Etats-Unis TOM HYER (qui régna de 1849 à 1851, date de son retrait, avec un gabarit de 1m82 pour 84 kg) et JOHN MORRISSEY (qui règna de 1853 à 1858, date de son retrait, et qui mesurait 1m82).
Cependant, John Camel Heenan est le premier champion officiel américain autorisé à disputer le titre mondial (si on omet le fils d'esclave noir Tom Molineaux) contre un Anglais. Tom Sayers et lui se séparent sur un "match nul". Comme Sayers se retire de la boxe après ce douloureux affrontement, John Camel Heenan est considéré par certains (ses compatriotes sans doute) comme le nouveau champion du monde.

Mais en Angleterre, on n'est pas du même avis. Et ce sera donc la confusion pendant quelques années.
SAM HURST 1860-1861
"The Stalybridge Infant" Sam Hurst (95 kg) s'empare du titre vacant en Angleterre aux dépends de Tom Paddock. Mais il ne réussit pas à soulever l'enthousiasme de ses compatriotes.

JEM MACE 1861-1862
Jem Mace bat Sam Hurst (98 kg) en 8 rounds et 50 minutes.

TOM KING 1862-1863
Tom King bat Jem Mace en 21 rounds pour le titre Britannique (et Mondial ?) puis en 1863, il rencontre enfin le champion d'Amérique John Camel Heenan et le bat par KO. Mais après sa victoire, il se retire.

JEM MACE 1863-1871 ou 1866-1871
Au retrait de Tom King, Jem Mace est à nouveau reconnu champion (... en Angleterre). En septembre 1863, il bat Joe Goss (un Américain, futur champion du monde) en 1h 45 minutes de combat. En mai 1866, ils font "match nul" mais en août de la même année, Jem Mace l'emporte à nouveau en 21 rounds.
D'origine roumaine, ne pesant que 67 kg (jusqu'à 74 kg, selon), il battra également Tom Allen (un autre futur champion du monde américain). Mais devant la prolifération de combats arrangés, Mace partira en Australie où il formera notamment un certain Bob Fitzsimmons.

Aux Etats-Unis, tout n'est pas clair. On aura jusqu'à trois champions en parallèle.
JOE COBURN 1863-1871
Le retrait de John Camel Heenan laisse aussi un vide outre-Atlantique. Joe Coburn bat son compatriote Mike McCoole pour le titre américain. Mais Joe Coburn devra attendre 1871 pour rencontrer Jem Mace. Ils feront "match nul" et Mace se retirera après ce combat.

JIMMY ELLIOT 1867-1879
Jimmy Elliot dispute le titre des Etats-Unis contre Bill Davis après que Joe Coburn ait refusé de le rencontrer.

JOHN DWYERS 1879
Bat Jimmy Elliot puis se retire.

MIKE McCOOLE 1868-1873
Comme Jimmy Elliot, Joe Coburn refuse d'affronter Mike McCoole (ou plutôt de lui accorder une revanche) alors McCoole est déclaré champion par forfait.

TOM ALLEN 1873-1876
En 29 rounds, Tom Allen bat Mike McCoole et devient le champion du monde puisque plus personne ne brigue le titre en Angleterre et qu'aux Etats-Unis, Joe Coburn a pris sa retraite.

JOE GOSS 1876-1880

PADDY RYAN 1880-1882
"The Trojan Giant" (le géant de Troie) Paddy Ryan devient champion d'Amérique et du Monde lors de son premier combat. Il bat Joe Goss au terme d'un combat d'1 heure et 24 minutes mais surtout de 87 rounds ! Mesurant 1m95 (mais selon d'autres sources seulement 1m80) et pesant 91 kg, c'est un géant pour son époque.

JOHN L. SULLIVAN 1882-1892Mesurant 1m78 pour 86 kg, cet Américain d'origine irlandaise est le précurseur des grands professionnels américains conscients de l'importance de la publicité. Il s'emparera du titre face à Paddy Ryan en seulement 10 minutes et 9 rounds. A trois reprises, ses rencontres avec CHARLIE MITCHELL (champion d'Angleterre depuis 1883) seront interrompues par la police et donc déclarées "match nul". Finalement, Sullivan affrontera l'élève de Mitchell, un dur-au-mal dénommé Jack Kilrain. "The Boston Strong Boy" sera le dernier champion de la boxe à mains nues.


Boxe : Les champions du monde « de couleur » de 1883 à 1935

A l’exception de Tom Cribb (qui a régné sur la boxe à poings nus de 1809 à 1822) aucun champion du monde Blanc n’accepta les défis de boxeurs Noirs avant la fin des années 1930. Tant et si bien qu’en parallèle des titres officiels (dont on peut retrouver aisément la chronologie dans tous les ouvrages consacrés à la boxe anglaise), il s’est établi des championnats du monde pour les hommes « de couleur » ou parfois « noirs ». Voici quels furent les champions (oubliés) de cette époque ségrégationniste.

George Godfrey (1m78, 79 kg) ou (1m78, 75 à 80 kg) selon les sources, s’empare du titre « de couleur » en 1883 contre Charles Badley, par KO à la 6ème reprise, avec John L. Sullivan (le champion du monde officiel depuis 1882) comme arbitre. Il faut préciser que John L. Sullivan s’était désisté deux années auparavant (1881) alors qu’il devait affronter ce même Godfrey. Godfrey défendra ce titre deux fois contre le même adversaire McHenry Johnson avant de le céder en 1888.

George Godfrey

Probablement déçu par sa défaite contre George Godfrey, le « Professeur » Charles Hadley (1m75 ou 78, 72 à 79 kg) utilise une autre version du titre (« black heavyweight ») pour conquérir une ceinture, cette même année 1883, face à Harry Woodson, aux points (durée du combat indéterminée). Mais il ne défendra pas ce titre subissant notamment 3 défaites lors de ses 5 combats suivants en 1884 et 1885.

Charles Hadley

Malgré une défaite puis un match nul contre Bill Farnan en 1884, pour le titre des poids lourds d’Australie, Peter Jackson (1m86, 86 kg) obtient finalement le titre national en 1886 face à Tom Lees (vainqueur de Farnan en 1885). En 1888, Jackson affronte George Godfrey pour le titre de champion du monde « de couleur » et l’emporte par TKO à la 19ème reprise. En 1890, Jackson défend son titre d’Australie contre Joe Goddard (match nul en 8 reprises). L’année suivante (1891), Jackson (89 kg) fait face à James J. Corbett dit « Gentleman Jim » (84 kg), et signe un match nul en … 61 reprises ( !). Ce combat ouvre les portes du championnat du monde à … Corbett qui vaincra plus tard (1892) John L. Sullivan par KO à la 21ème reprise. En 1892, à défaut de disputer le « vrai » championnat du monde, Jackson (87 kg) s’empare du titre du Commonwealth (British Empire) contre Frank « Paddy »Slavin (85 kg) puis semble se retirer en 1895. Il revient pourtant sur un ring en 1898, pesant 88 kg, pour affronter le jeune James J. Jeffries (99 kg) et subit un TKO à la 3ème reprise. Ce combat ouvre les portes du championnat du monde à Jeffries (qui vaincra Bob Fitzsimmons en 1899).
Peter Jackson

En décembre 1896, Bob Armstrong (1m83, 84 kg) ou (1m90, 84 à 98 kg) selon les sources, s’empare du titre vacant contre Charley Strong par KO à la 19ème reprise. Il défendra son titre une fois en 1897 contre le champion « poids moyens de couleur » Joe Butler (1m84, 71 kg).

Bob Armstrong

En janvier 1898, Bob Armstrong perd son titre contre Frank Childs (1m76, 78 kg) ou (1m76, 72 à 84 kg) selon les sources, par KO2. Childs défendra deux fois victorieusement ce titre durant l’année 1898.

Frank Childs

Mais en septembre 1898, George Byers (1m73, 75 kg) ou (1m73, 54 à 75 kg) selon les sources, le dépossède, aux points, au terme d’un combat en 20 reprises.

George Byers

Parallèlement au titre « de couleur », un titre « noir » est créé en mai 1899 et oppose un ancien challenger (battu sur disqualification) de Frank Childs, John Klondike Haines (1m83, 91kg) ou (1m83, 86 à 95 kg) selon les sources, à un futur grand champion : Jack Johnson (1m86 ou 90, 84 kg à l’époque). C’est John Klondikes Haines qui s’impose par TKO5.

John “Klondikes” Haines

Frank Childs profite de cette opportunité (un nouveau titre, comme il existe aujourd’hui des ceintures WBA, WBC, IBF et WBO) pour reprendre une couronne dès août 1899.

En mars 1900, on assiste à une tentative d’unification entre les anciens rivaux George Byers et Frank Childs, mais les deux champions se séparent sur un match nul en 6 reprises. Chacun garde son titre ; et Childs en profite pour effectuer une défense cette même année 1900.

Mars 1901 : nouvel affrontement entre les deux champions et cette fois, Frank Childs récupère le titre « de couleur » par KO à la 17ème reprise.

Cependant, à sa première défense du titre unifié, en février 1902, Frank Childs est battu aux points en 6 reprises par Denver Ed Martin (1m99, 86 kg) ou (1m91 ou 1m97, 92 kg) selon les sources. « Denver » défendra quatre fois victorieusement son titre en 1902.

« Denver » Ed Martin

En février 1903, Jack Johnson (1m86 ou 90, 84 kg à l’époque) ou (1m83, 84 à 100 kg) selon les sources, ne rate pas sa deuxième chance d’obtenir un titre mondial « de couleur ». Il bat Denver Ed Martin aux points en 20 reprises.
Jusqu’en 1905, il défendra son titre « de couleur » victorieusement huit fois. Mais en novembre de cette année, il sera disqualifié lors d’une nouvelle défense : contre Joe Jeannette.

Jack Johnson

Joe Jeannette (1m77, 84 kg) ou (1m77, 84 à 93 kg) s’empare du titre au bénéfice d’une disqualification de Jack Johnson. Ce dernier conteste cette décision et défend parallèlement le titre de couleur une fois. En décembre 1905, les deux hommes se retrouvent mais, le combat se concluant par un « sans décision », la situation n’est pas éclaircie.

Joe Jeannette

Finalement, Jack Johnson bat Joe Jeannette aux points, en trois reprises, en janvier 1906. Il reprend son règne « de couleur » tout en ne manquant pas de défier les champions blancs de l’époque. Tandis que James J. Jeffries (champion du monde des poids lourds de 1899 à 1905) avait toujours refusé de l’affronter, c’est le Canadien Tommy Burns (1m70, 76 kg) qui accepte le défi. Le combat a lieu à Sydney, en Australie. La police intervenant durant la 14ème reprise, les juges rendent leur verdict et Jack Johnson devient le nouveau champion du monde. Ce titre, qu’on pourrait qualifier de « toutes races confondues », Johnson le défend 8 fois victorieusement jusqu’en 1914 ; non sans avoir du s’exiler en France après avoir battu tous les « espoirs blancs » des Etats-Unis (dont le poids moyen Stanley Ketchel, le poids lourd-léger Philadelphia Jack O’Brian et le poids lourd James J. Jeffries).
Il sera finalement vaincu en avril 1915 par le géant Jess Willard par KO à la … 26ème reprise.

Tommy Burns


Jess Willard

Durant son long règne, Jack Johnson sera à son tour défié par des « frères de couleur » ; opportunités qu’il déclinera la plupart du temps.

Sam Langford (1m68, 71 kg à l’époque) ou (1m72, 63 à 93 kg) selon les sources, réclame le titre en juillet 1909 après que Jack Johnson ait refusé de l’affronter, suite à une victoire sur John « Klondikes » Haines (aux points, en 6 reprises).

Sam Langford

Sam Langford défendra son titre « de couleur », qu’on qualifierait aujourd’hui de « par interim », 10 fois entre 1909 et 1911 avant de connaître la défaite, aux points, en 20 reprises, contre Sam McVea (ou McVey).

Sam McVea/McVey (1m78, 94 kg) ou (1m78, 93 à 100 kg selon les sources) remportera le titre « de couleur » en décembre 1911. Il déténait déjà le titre de champion poids lourds d’Australie.

Sam McVea ou McVey

En avril 1912, Sam Langford récupère le titre par une victoire aux points en 20 reprises (résultat qu’il confirmera par 3 nouvelles défenses contre McVea cette même année 1912).
Après un total de 8 défenses lors de ce second règne, courant sur 1912-1914, Sam Langford sera vaincu par Harry Wills.

En mai 1914, Harry Wills (1m90, 93 kg) ou (1m90, 95 à 104 kg) selon les sources, bat Sam Langford aux points en 10 reprises. Il ne défendra ce titre qu’une fois avant de s’incliner, cette même année 1914, contre Sam Langford par KO à la 14ème reprise.

Harry Wills

Sam Langford (91 kg à l’époque) redevient champion en novembre 1914 en mettant KO le plus grand et plus lourd que lui, Harry Wills. C’est déjà son troisième règne chez les poids lourds (une performance qu’on n’attribue généralement qu’à Mohamed Ali … en omettant aussi Evander Holyfield et Michael Moorer).
Langford défend son titre une fois en 1915.

Mais en avril 1915, Joe Jeannette à son tour redevient champion (après l’avoir été brièvement en 1905-1906 face à Jack Johnson). Joe Jeannette défend son titre une fois en 1915 (un nul en 12 reprises, contre Sam McVea, apparemment contreversé) et une fois victorieusement en 1916.

Visiblement mécontent du résultat du combat d’avril 1915, Sam McVea est opposé à Sam Langford pour une autre version du titre « de couleur » en juin 1915. Il s’impose aux points en 12 reprises et règne ainsi parallèlement à Joe Jeannette (sans oublier que Jack Johnson vient de céder sa ceinture de champion du monde au Blanc Jess Willard ; en avril de cette même année 1915).

En septembre 1915, Harry Wills dépossède Sam McVea aux points en 12 reprises, lors de sa première défense de cette version du titre « de couleur ». Wills défendra victorieusement deux fois le titre contre Sam Langford en décembre 1915 et janvier 1916 (aux points).

Mais en février 1916, Sam Langford (88 kg à l’époque) s’imposera contre Wills, par KO à la 19ème reprise pour un … quatrième règne ! Langford défendra 8 fois cette version de la ceinture « de couleur ». Sachant qu’à cette époque, beaucoup de combats se concluaient sur un verdict étonnant pour nos contemporains de « sans décision », et que les journaux n’hésitaient pas à désigner aux-mêmes les vainqueurs des combats a posteriori, on comprendra que Langford ait pu conserver son titre malgré deux « défaites aux points » en mars puis avril 1916 contre Harry Wills.

Ainsi, Joe Jeannette et Sam Langford s’opposeront à nouveau en mai 1916 pour une réunification du titre « de couleur ». Et c’est Sam Langford (88 kg à l’époque) qui l’emportera par KO à la 7ème reprise. Langford, incroyablement actif (sa carrière comptant d’ailleurs plus de 300 combats professionnels ; 314 exactement, en 24 ans de carrière, soit une moyenne de 13 par an), défendra ce titre unifié 4 fois en 1916 et au début 1917.
Fin janvier 1917, toutefois, Langford devra à nouveau céder son bien contre Bill Tate qui lui avait déjà arraché un match nul deux mois plus tôt.

Bill Tate (1m99, 103 kg) ou (1m97, 100 à 110 kg) selon les sources, devient ainsi champion des hommes « de couleur » en janvier 1917. Hélas, à sa première défense, il retrouvera Sam Langford … Il sera surtout connu comme sparring-partner favori de Jack Dempsey lors de sa préparation pour le combat contre Jess Willard (que Dempsey vaincra en 1919).

Bill Tate

Sam Langford (90 kg à l’époque) met KO à la 5ème reprise le double-mètre Bill Tate, en mai 1917, et entame un cinquième règne chez les poids lourds « de couleur » ! Langford a désormais 34 ans (son premier règne datant de 1909 alors qu’il avait 26 ans). Il ajoutera 5 nouvelles défenses à son palmarès (durant la seule année 1917) malgré deux nouveaux accrocs contre Harry Wills (donné vainqueur aux points par les journaux lors de leurs affrontements de septembre et novembre).

Finalement, Harry Wills mettra KO Sam Langford lors de la 6ème reprise de leur combat de avril 1918. Résultat confirmé en mai. Au total, Harry Wills défendra consécutivement son titre « de couleur » 30 fois ( !) de 1918 à 1923 (dont 6 fois contre Langford, 1 fois contre Joe Jeannette et 1 fois contre Sam McVea ; ses principaux rivaux). A noter une disqualification d’Harry Wills en janvier 1922 contre Bill Tate. Le titre ne lui sera pas retiré et sera remis en jeu 4 jours plus tard. Cette fois, Wills s’en sortira avec un match nul.

Un combat contre le champion Jack Dempsey (champion du monde poids lourds de 1919 à 1926) avait été programmé en 1924 mais finalement, Harry Wills affrontera Luis Angel Firpo (que Jack Dempsey avait battu, par KO à la 2ème reprise, l’année précédente). Wills et Firpo se sépareront sur un « sans décision » en 12 reprises.

En 1926, Harry Wills sera battu par disqualification contre Jack Sharkey (futur champion du monde, en 1932) et, en 1927, sera mis KO à la 4ème reprise par l’Espagnol Paolino Uzcudun (futur challenger au titre mondial des poids lourds). Harry Wills avait alors 38 ans.

Survient alors un autre gabarit impressionnant : "George Godfrey", alias Feab Smith Williams (1m91, 101kg). Un mois à peine après la défaite d'Harry Wills contre Jack Sharkey (futur champion du monde 1932), "George Godfrey" s'empare du titre "de couleur" contre Larry Gains. Il le défendra 3 fois avant de le céder à ce même Larry Gains (87kg, un poids lourd standard de l'époque) en 1928 sur disqualification.

" George Godfrey " (Feab Smith Williams)

Le Canadien Larry Gains perd son titre "de couleur" dès sa première défense en 1928 (décision contreversée), mais s'empare du titre du Canada en 1929 puis du titre du Commonwealth en 1931. Il ne le cèdera qu'en 1934 avant de récupérer le titre de "champion du monde de couleur" en 1935.

Larry Gains (Lawrence Samuel Gains)

Tombeur de Gains en 1928, Seal Harris est un robuste poids lourd de 1m92, 104kg. Pourtant, en 1929 et 1930, il gagnera à peine 4 de ses 12 combats heureusement pour lui sans titre en jeu.

Cecil " Seal " Harris

Déjà battu deux fois par "George Godfrey" (KO4 et KO3 en 1930), Seal Harris est contraint de remettre son titre "de couleur" en jeu contre l'ancien champion Godfrey en 1931. Le verdict est encore plus sévère : KO2. Dans l'intervale, Godfrey avait déjà essayé de conquérir un titre "noir" mais s'était séparé sur un match nul avec son ancien challenger Bearcat Wright. Il se retrouveront une 3ème fois mais ne pourront toujours pas se départager.

" George Godfrey " (à droite, avec Henry Armstrong)

C'est finalement Obadiah " Obie " Walker (99kg) qui vaincra aux points l'herculéen Godfrey (1m91, 113 à 120kg) en 1933. Mais son règne sera éphémère. Dès sa première défense, après une tournée en France, Suisse et Belgique, en 1935, il cède son titre à Larry Gains qui reconquiert ainsi le titre "de couleur" sept années après.


Larry Gains
Larry Gains finira sa carrière au Royaume-Uni sans jamais remettre en jeu le titre "de couleur" mais en échouant pour le titre du Commonwealth en 1939 (TKO13) et plus sèchement (TKO6) cette même année contre Tommy Farr, ancien challenger au vrai titre mondial (détenu par un autre Noir Américain depuis 1937 : Joe Louis !).
Joe Louis (champion du monde 1937-1949)

Ce sera la fin de « la menace noire » pour les racistes Etatsuniens …

Tous les champions du monde individuels Karaté Shotokan (le style le plus répandu dans le monde) en «kumite» (combat) , catégorie «open»

WKF - WORLD KARATE FEDERATION

1er championnat du monde - 1970 - 1 WADA. K (Japon)
2ème championnat du monde - 1972 - 1 WATANABE. L (Brésil)
3ème championnat du monde - 1975 - 1 MURAKAMI. K (Japon)
4ème championnat du monde - 1977 - 1 ROETHOFF. O (Pays-Bas)
5ème championnat du monde - 1980 - 1 RICCIARDI (Italie)
6ème championnat du monde - 1982 - 1 MURASE. H (Japon)
7ème championnat du monde - 1984 - 1 PINDA. E (France)
8ème championnat du monde - 1986 - 1 DAGFELT. K (Suède)
9ème championnat du monde - 1988 - 1 GUAZZARONI. G (Italie)
10ème championnat du monde - 1990 - 1 TRAMONTINI. G (France)
11ème championnat du monde - 1992 - 1 - A. HAYASHI – (Japon)
12ème championnat du monde - 1994 - 1 - M. TAKENOUCHI – (Japon)
13ème championnat du monde - 1996 - 1 - P. ALDERSON – (Royaume-Uni)
14ème championnat du monde - 1998 - 1 - PAPADOPOULOS K. – (Grèce)
15ème championnat du monde - 2000 - 1 - C. PINNA - (France)
16ème championnat du monde - 2002 - 1 STOJADINOV P. (Yougoslavie)
17ème championnat du monde - 2004 - 1 DANIELS R. (Royaume-Uni)
18ème championnat du monde - 2006 - 1 MANISCALCO S. (Italie)

Parallèlement aux championnats du monde de Karaté Shotokan (depuis 1970, tous les deux ans), les championnats du monde de Karaté Kyokushinkaï se déroulent depuis 1975 (tous les quatre ans) sans catégories de poids.

1er championnat du monde - 1975 - 1 SATO (Japon)
2ème championat du monde - 1979 - 1 Makoto NAKAMURA (Japon)
3ème championnat du monde - 1983 - 1 Makoto NAKAMURA (Japon)
4ème championnat du monde - 1987 - 1 Shokeï MATSUI (Japon), actuel Kancho (dirigeant) du Kyokushinkaï
5ème championnat du monde - 1991 - 1 Kenji MIDORI (Japon)
6ème championnat du monde - 1995 - 1 Kenji YAMAKI (Japon)
7ème championnat du monde - 1999 - 1 Francisco FILHO (Brésil)
8ème championnat du monde - 2003 - 1 Hitoshi KIYAMA (Japon)

Tous les champions du monde de Taekwondo en «poids lourds» («plus de 80 ou 84 kg»)

WTF - WORLD TAEKWONDO FEDERATION

1er championnat du monde - 1973 - 1 Jeong Tae KIM (Corée)
2ème championnat du monde - 1975 - 1 Jeong Do CHOI (Corée)
3ème championnat du monde - 1977 - 1 Jang Sik AHN (Corée)
4ème championnat du monde - 1979 - 1 Sjef VOS (Pays-Bas)
5ème championnat du monde - 1982 - 1 Dirk JUNG (Allemagne)
6ème championnat du monde - 1983 - 1 Seung Hwa JANG (Corée)
7ème championnat du monde - 1985 - 1 H. MEIJER (Pays-Bas)
8ème championnat du monde - 1987 - 1 Michael ARNDT (Allemagne)
XXIV Jeux Olympiques - 1988 - 1 Jimmy KIM (Etats-Unis)
9ème championnat du monde - 1989 - 1 Amr KHAIRY (Egypte)
10ème championnat du monde - 1991 - 1 Tonny SORENSEN (Danemark)
XXV Jeux Olympiques - 1992 - 1 Je Kyoung KIM (Corée)
11ème championnat du monde - 1993 - 1 Je Kyoung KIM (Corée)
12ème championnat du monde - 1995 - 1 Je Gyoung KIM (Corée)
13ème championnat du monde - 1997 - 1 Je Gyoung KIM (Corée)
14ème championnat du monde - 1999 - 1 Dae Sung MOON (Corée)
XXVII Jeux Olympiques - 2000 - 1 Kyong-Hun KIM (Corée)
15ème championnat du monde - 2001 - 1 Ferry GREEVINK (Pays-Bas)
16ème championnat du monde - 2003 - 1 Morteza ROSTAMI (Iran)
XXVIII Jeux Olympiques - 2004 - 1 Dae Sung MOON (Corée)
17ème championnat du monde - 2005 - 1 Ruben MONTESINOS (Espagne)
18ème championnat du monde – 2007 – 1 Daba Modibo KEITA (Mali)

mercredi 25 avril 2007

La couverture du livre et sa conclusion en images (par Samir Djafer)

Du "combat libre" moderne (gant de MMA utilisé sur la couverture) aux sports de combat de l'Antiquité (vase grec en impression sur le gant) ...

... tous les plus grands champions d'arts martiaux et de sports de combat de l'Histoire ont été étudiés et comparés. Il en ressort que les deux meilleurs de tous les temps sont deux lutteurs qui ont régné 26 années sur leurs contemporains.

Milon de Crotone est le plus ancien. Il vécut à l'époque archaïque grecque. Ses 32 titres panhelléniques (dont 6 olympiques et 7 pythiques) ont été conquis entre 540 et 512 avant J.-C. (date de sa défaite contre son jeune compatriote Timasithéos de Crotone).

L'Ottoman Aliço vécut au XIXème siècle, et la fin de sa carrière précéda d'une décennie à peine la restauration des Jeux Olympiques Modernes. Les 26 titres consécutifs de "Gaddar Kel" Aliço au Kirkpinar d'Edirne ont été conquis entre 1861 et 1886. Il ne connut finalement la défaite qu'à l'âge avancé de 42 ans, en 1887, contre son jeune compatriote Koca Yusuf Ismaëlo.

Les estimations de leurs gabarits respectifs sont :

- 1m91, 149kg pour Milon de Crotone

- et 1m90, 112kg pour Gaddar Kel Aliço.

Leurs équivalents modernes (du XXème siècle) sont respectivement le triple champion olympique de lutte gréco-romaine Alexander Karelin (Russie) avec 1m91 et 130kg (poids maximum imposé par la FILA donc 130kg "sec") et le triple champion olympique de lutte libre Alexander Medved (Biélorussie) avec 1m90 et 97kg puis moins de 120kg.