mercredi 6 juin 2007

Conversion des titres en durée

Chaque grande période historique, placée sous l’autorité d’un empire ou d’une « super-puissance » (comme on dit aujourd’hui) a connu sa ou ses compétitions de référence. Mais ces compétitions ont eu des périodicités différentes, certaines variant même avec le temps. Il est donc nécessaire, au delà du recensement des titres, d’effectuer une conversion en années afin de pouvoir mener à terme la comparaison des plus grands champions de l’Histoire et ainsi déterminer qui fut le « meilleur de tous les temps » (au moins dans sa famille de sports de combat).

Malheureusement, certains palmarès étant fragmentaires, il faudra tolérer quelques approximations selon les règles expliquées ci-dessous.

Jeux Olympiques Antiques

La périodicité était de quatre ans pendant l’Antiquité comme aujourd’hui. Quand seuls ces titres seront connus, il suffira de multiplier leur nombre par quatre pour connaître la durée approximative du règne de chaque champion en années.

Jeux Olympiques et Jeux Pythiques

Les Jeux Pythiques étaient les plus importants des jeux panhelléniques juste après les Jeux Olympiques. Ils avaient lieu la 3ème année de la Période tandis que les Olympiques avaient lieu la 1ère année. Ils alternaient donc tous les deux ans. Ainsi quand on connaîtra le nombre de titres olympiques et pythiques, il faudra les additionner et multiplier la somme par deux pour obtenir la conversion en années.

Jeux Ithsmiques et Jeux Néméens

Eux aussi inscrits dans la Période (l’olympiade antique), les Jeux Isthmiques et les Jeux Néméens avaient lieu alternativement tous les ans : 1ère et 3ème années de la Période pour les Isthmiques ; 2ème et 4ème pour les Néméens. Bien que moins importants que les Olympiques et les Pythiques, ils peuvent apporter une précision sur la domination de tel ou tel champion. Leur total, directement équivalant à une durée en années, peut aussi être comparé au résultat obtenu à partir des Jeux Olympiques et Pythiques.

Par exemple
Dorieus de Rhodes a conquis 3 titres olympiques et 4 pythiques, soit un total de 7 titres. En multipliant par 2, on obtient un règne d’environ 14 années. Mais dans le même temps, il a remporté 8 titres isthmiques et 7 néméens, soit un total de 15 titres correspondant à 15 années. Le règne de Dorieus sur le Pancrace fut donc de 15 années (plus précis « qu’environ 14 années »).


Remarque
Parfois, il pourra y avoir une contradiction entre la durée obtenue à partir des titres olympiques et pythiques et celle déterminée par l’addition des isthmiques et des néméens. Si la durée calculée à partir des olympiques et pythiques est supérieure, c’est elle qu’on choisira car ces titres sont plus prestigieux.
Exemple
Milon de Crotone a gagné 6 couronnes à Olympies et 7 à Pythô, soit un total de 13. Converti en années, cela correspond à un règne de 26 ans. Par contre, il n’a conquis « que » 10 titres ishtmiques et 9 néméens soit 19 en tout. On peut considérer qu’il s’est préservé pour les compétitions majeures et n’a pas participé à toutes les secondaires.


Mais parfois, ce sera l’inverse : la durée déterminée par les titres olympiques et pythiques sera moindre que celle obtenue en additionnant les titres isthmiques et néméens.
Exemple
Théagènes de Thasos a remporté 2 titres olympiques et 3 pythiques, soit un total de 5 équivalant à environ 10 années de règne. Mais quand on additionne ses 10 titres isthmiques et ses 9 titres néméens, on trouve 19 années. Entre 10 et 19, l’écart est très important. Cela signifie que son grand rival Euthymènes de Locres Epizéphyriennes l’a privé de certains titres majeurs.

Dans ce cas, on calculera simplement la moyenne des deux résulats.
Théagènes : 10 ou 19 années de règne ? : (10+19) : 2 = 14,5 … qu’on arrondit à 15 années.

Jeux Olympiques, Jeux Pythiques et Agon Capitolin

A l’époque Romaine, une troisième compétition d’une périodicité de quatre années, était organisée dans la capitale de l’Empire, sur la colline du Capitole : l’Agon Capitolin. Les grands champions s’y illustrèrent. Cette compétition ayant eu lieu les 2èmes années de la Période, elles s’ajoutent aux performances réalisées à Olympie et à Pythô pour estimer la durée du règne. En additionnant les 3, on détermine les trois quarts du règne (seuls les résultats de la 4ème année de la Période manquent).
Exemple
Titus Flavius Archibius d’Alexandrie a remporté 2 Jeux Olympiques, 4 Pythiques et 4 Agons Capitolins, soit un total de 10 titres. En appliquant le coefficent 4/3, on convertit cette somme en durée : 10 x 4/3 = 13,33… qu’on peut arrondir à l’unité supérieure c’est-à-dire : à 14 années.


Naadam et Kirkpinar

Dans le cas de ces compétitions, le calcul est simple : leur périodicité étant de une année, le nombre de titres correspond directement à la durée du règne.

Bashos

Les « tournois de l’empereur » de Sumo, au Japon, sont actuellement au nombre de 6 chaque année. Mais jadis, leur nombre n’était que de 2 par an. Il faut donc consulter les archives pour pouvoir appliquer le coefficient « divisé par 2 » ou « divisé par 6 » pour obtenir la conversion en années. En annexe, la liste complète des Bashos depuis 1757 indique la périodicité qui a varié dans le temps.

Exemple
Futabayama, un yokozuna qui a remporté 12 tournois à une époque où il n’y en avait que 2 par an aura un règne estimé à 6 années. Mais à l’époque contemporaine, où il y a 6 Bashos par an, les 12 victoires de Musashimaru ne correspondent plus qu’à un règne de 2 années pleines.

Jeux Olympiques Modernes, championnats du monde et coupes du monde

Les Jeux ont conservé la même périodicité que pendant l’Antiquité : 4 années. Mais en ce qui concerne les deux autres compétitions mondiales, championnats et coupes, elles n’ont été instituées que progressivement selon les disciplines avec des fréquences (tous les 4 ans, 2 ans ou même tous les ans) qui ont varié selon les périodes. Il faudra donc détailler au cas par cas pour définir la conversion.
Les coupes du monde, par exemple, s’intercalent entre les championnats du monde et les jeux olympiques en boxe amateur. Sur une olympiade, on compte donc une édition des Jeux olympiques, deux championnats du monde et une seule coupe du monde.Mais en lutte, la coupe du monde s’ajoute aux Jeux et championnats. Sur une olympiade, on a donc une édition des Jeux olympiques, trois championnats du monde et quatre coupes du monde !

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