mercredi 6 juin 2007
La valeur des titres antiques comparée aux titres modernes
Etendue de la zone géographique contre multiplication des disciplines
Pendant l’Antiquité, que ce soit à l’époque des Grecs ou de l’Empire Romain, ou même plus tard sous l’Empire Ottoman, les nations qui participaient aux compétitions sportives se limitaient à la zone Europe voire au pourtour méditerranéen.
On pourraient donc dénigrer la valeur des titres anciens sous prétexte de ces restrictions géographiques en ne leur conférant qu’une valeur égale à un titre continental (« championnat d’Europe » pour l’époque romaine; ou « championnat d’Asie » si l’on se réfère à l’Empire Mongol) voire à la compétition instituée dans les années 1950 : « les Jeux Méditerranéens ».
Mais ce serait oublier un « détail » … A l’époque des Grecs, il n’existait qu’une seule épreuve dans la famille des sports de percussion : le Pugilat. De nos jours, il existe non seulement la Boxe amateur et le Taekwondo aux Jeux Olympiques mais aussi le Karaté (en fait, on devrait dire les Karatés), pour ne citer que l’art martial non-olympique le plus connu, et surtout plusieurs fédérations concurrentes au sein de la Boxe professionnelle.
L’éclatement des titres « mondiaux » et la dispersion des compétiteurs dans différentes disciplines font qu’un « champion du monde » moderne de Boxe n’est pas plus dominateur sur l’ensemble de la planète que ne l’était un Grec vainqueur olympique en Pugilat quelques siècles avant JC.
Ce qui vient d’être démontré pour les sports de percussion est tout aussi vrai pour les sports de préhension puisque pas moins de trois disciplines sont au programme olympique moderne :
- la Lutte Gréco-Romaine
- la Lutte Libre
- et le Judo.
La co-existence de trois disciplines de préhension au programme olympique nous a privé de confrontations entre les meilleurs champions de notre temps.
Voici quels auraient pu être ces fabuleux duels :
* Kristjan Palusalu d’Estonie, double champion olympique aux JO de 1936 (en gréco-romaine et en libre) vs Masahiko Kimura du Japon, dont le règne commença en 1937.
* JO de 1964 : Istvan Kozma de Hongrie vs Alexander Medved d’URSS
* JO de 1968 : Istvan Kozma de Hongrie vs Alexander Medved d’URSS
* JO de 1972 : Alexander Medved d’URSS vs Willem Ruska des Pays-Bas
* JO de 1976 : Alexander Koltschinski d’URSS vs Soslan Andiev d’URSS
* JO de 1980 : Alexander Koltschinski d’URSS vs Soslan Andiev d’URSS
* JO de 1984 : Bruce Baumgartner des Etats-Unis d’Amérique vs Hitoshi Saito du Japon ou encore vs Yasuhiro Yamashita du Japon
* JO de 1988 : Alexander Karelin d’URSS vs Hitoshi Saito du Japon
* JO de 1992 : Alexander Karelin de la CEI vs Bruce Baumgartner des Etats-Unis d’Amérique
* JO de 1996 : Alexander Karelin de la Russie vs David Douillet de France
L’élargissement géographique ne suffit donc pas à confèrer plus de valeur à une médaille d’or lors des Jeux Olympiques Modernes (où le monde entier est concerné) qu’à une couronne d’olivier lors des Jeux d’Olympie Antiques (où seuls l’Europe du sud, l’Afrique du nord et le Proche-Orient étaient concernés).
L’explosion du nombre de talents est ainsi tempérée par le nombre accru de disciplines.
* Pendant l’Antiquité on n’en dénombrait que trois ; à savoir : la lutte « orthopale », le pugilat et le pancrace.
* A l’époque des Ottomans et de la révolution industrielle en Angleterre, il n’y en avait que deux : le « yagli gures » et la boxe « à poings nus ».
* Mais aujourd’hui, il existe :
- trois styles de lutte olympique : «gréco-romaine», «libre» et «judo»,
- sans oublier les deux styles de boxe anglaise : «amateur» et «professionnelle», à quoi on doit ajouter le «taekwondo» bien que cette discipline olympique n’ait pas encore eu le temps de produire un champion sur au moins douze années (le record de durée appartenant au Coréen Je Kyoung Kim avec 7 années).
Si boxe amateur et boxe professionnelle n’étaient pas séparées:
* de 1960 à 1972 : Cassius Clay, alias Mohamed Ali aurait eu, bien plus tôt, comme principaux rivaux :
- Floyd Patterson (deuxième règne comme champion du monde professionnel de 1960 à 1962),
- Joe Frazier (JO 1964 puis au sommet chez les pros dès 1968)
- et George Foreman (JO 1968)
* de 1972 à 1986 : Teofilo Stevenson aurait eu comme principaux rivaux :
- Joe Frazier (champion du monde professionnel jusqu’en 1973),
- George Foreman (champion du monde pro de 1973 à 74),
- Mohamed Ali (deuxième et troisième règnes de 1974 à 1979)
- ainsi que Larry Holmes (1978-1985)
- sans oublier Michael Spinks (champion professionnel des poids lourds de 1985 à 86).
* De 1986 à 2000 (chez les «seniors»), Felix Savon-Fabre aurait eu comme principaux rivaux :
- Mike Tyson, plus jeune champion du monde professionnel de 1986 à 1990
- Evander Holyfield, au sommet dès 1986 chez les «moins de 86 kg» puis en poids lourds dès 1990
- Lennox Lewis, au sommet chez les poids lourds dès 1992 après son titre olympique de 1988
- sans oublier son compatriote, le Cubain Roberto Balado, champion amateur des «plus de 91 kg» avec un physique «à la Mike Tyson» (environ 1m80, 100 kg) au sommet de 1987 à 1994.
Nul doute que les règnes de plusieurs d’entre eux auraient été soit totalement effacés soit partiellement réduits. Probablement qu’il ne resterait plus que deux ou trois champions « iconiques » (d’une longévité au sommet égale à trois olympiades).
Pendant l’Antiquité, que ce soit à l’époque des Grecs ou de l’Empire Romain, ou même plus tard sous l’Empire Ottoman, les nations qui participaient aux compétitions sportives se limitaient à la zone Europe voire au pourtour méditerranéen.
On pourraient donc dénigrer la valeur des titres anciens sous prétexte de ces restrictions géographiques en ne leur conférant qu’une valeur égale à un titre continental (« championnat d’Europe » pour l’époque romaine; ou « championnat d’Asie » si l’on se réfère à l’Empire Mongol) voire à la compétition instituée dans les années 1950 : « les Jeux Méditerranéens ».
Mais ce serait oublier un « détail » … A l’époque des Grecs, il n’existait qu’une seule épreuve dans la famille des sports de percussion : le Pugilat. De nos jours, il existe non seulement la Boxe amateur et le Taekwondo aux Jeux Olympiques mais aussi le Karaté (en fait, on devrait dire les Karatés), pour ne citer que l’art martial non-olympique le plus connu, et surtout plusieurs fédérations concurrentes au sein de la Boxe professionnelle.
L’éclatement des titres « mondiaux » et la dispersion des compétiteurs dans différentes disciplines font qu’un « champion du monde » moderne de Boxe n’est pas plus dominateur sur l’ensemble de la planète que ne l’était un Grec vainqueur olympique en Pugilat quelques siècles avant JC.
Ce qui vient d’être démontré pour les sports de percussion est tout aussi vrai pour les sports de préhension puisque pas moins de trois disciplines sont au programme olympique moderne :
- la Lutte Gréco-Romaine
- la Lutte Libre
- et le Judo.
La co-existence de trois disciplines de préhension au programme olympique nous a privé de confrontations entre les meilleurs champions de notre temps.
Voici quels auraient pu être ces fabuleux duels :
* Kristjan Palusalu d’Estonie, double champion olympique aux JO de 1936 (en gréco-romaine et en libre) vs Masahiko Kimura du Japon, dont le règne commença en 1937.
* JO de 1964 : Istvan Kozma de Hongrie vs Alexander Medved d’URSS
* JO de 1968 : Istvan Kozma de Hongrie vs Alexander Medved d’URSS
* JO de 1972 : Alexander Medved d’URSS vs Willem Ruska des Pays-Bas
* JO de 1976 : Alexander Koltschinski d’URSS vs Soslan Andiev d’URSS
* JO de 1980 : Alexander Koltschinski d’URSS vs Soslan Andiev d’URSS
* JO de 1984 : Bruce Baumgartner des Etats-Unis d’Amérique vs Hitoshi Saito du Japon ou encore vs Yasuhiro Yamashita du Japon
* JO de 1988 : Alexander Karelin d’URSS vs Hitoshi Saito du Japon
* JO de 1992 : Alexander Karelin de la CEI vs Bruce Baumgartner des Etats-Unis d’Amérique
* JO de 1996 : Alexander Karelin de la Russie vs David Douillet de France
L’élargissement géographique ne suffit donc pas à confèrer plus de valeur à une médaille d’or lors des Jeux Olympiques Modernes (où le monde entier est concerné) qu’à une couronne d’olivier lors des Jeux d’Olympie Antiques (où seuls l’Europe du sud, l’Afrique du nord et le Proche-Orient étaient concernés).
L’explosion du nombre de talents est ainsi tempérée par le nombre accru de disciplines.
* Pendant l’Antiquité on n’en dénombrait que trois ; à savoir : la lutte « orthopale », le pugilat et le pancrace.
* A l’époque des Ottomans et de la révolution industrielle en Angleterre, il n’y en avait que deux : le « yagli gures » et la boxe « à poings nus ».
* Mais aujourd’hui, il existe :
- trois styles de lutte olympique : «gréco-romaine», «libre» et «judo»,
- sans oublier les deux styles de boxe anglaise : «amateur» et «professionnelle», à quoi on doit ajouter le «taekwondo» bien que cette discipline olympique n’ait pas encore eu le temps de produire un champion sur au moins douze années (le record de durée appartenant au Coréen Je Kyoung Kim avec 7 années).
Si boxe amateur et boxe professionnelle n’étaient pas séparées:
* de 1960 à 1972 : Cassius Clay, alias Mohamed Ali aurait eu, bien plus tôt, comme principaux rivaux :
- Floyd Patterson (deuxième règne comme champion du monde professionnel de 1960 à 1962),
- Joe Frazier (JO 1964 puis au sommet chez les pros dès 1968)
- et George Foreman (JO 1968)
* de 1972 à 1986 : Teofilo Stevenson aurait eu comme principaux rivaux :
- Joe Frazier (champion du monde professionnel jusqu’en 1973),
- George Foreman (champion du monde pro de 1973 à 74),
- Mohamed Ali (deuxième et troisième règnes de 1974 à 1979)
- ainsi que Larry Holmes (1978-1985)
- sans oublier Michael Spinks (champion professionnel des poids lourds de 1985 à 86).
* De 1986 à 2000 (chez les «seniors»), Felix Savon-Fabre aurait eu comme principaux rivaux :
- Mike Tyson, plus jeune champion du monde professionnel de 1986 à 1990
- Evander Holyfield, au sommet dès 1986 chez les «moins de 86 kg» puis en poids lourds dès 1990
- Lennox Lewis, au sommet chez les poids lourds dès 1992 après son titre olympique de 1988
- sans oublier son compatriote, le Cubain Roberto Balado, champion amateur des «plus de 91 kg» avec un physique «à la Mike Tyson» (environ 1m80, 100 kg) au sommet de 1987 à 1994.
Nul doute que les règnes de plusieurs d’entre eux auraient été soit totalement effacés soit partiellement réduits. Probablement qu’il ne resterait plus que deux ou trois champions « iconiques » (d’une longévité au sommet égale à trois olympiades).
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