lundi 16 juillet 2007

L'Empire Romain

De 146 avant JC à 393 après JC

L’année 146 avant JC fut marquée par deux victoires triomphales de Rome :
- d’abord sur sa plus grande rivale, Carthage, qui est détruite au terme de la troisième et dernière guerre punique
- ensuite la prise de Corinthe, rasée, et la Grèce réduite à l’état de province romaine.

Mais loin d’anéantir la culture du peuple hellène vaincu, Rome se l’approprie et perpétue pour encore plusieurs siècles la tradition des Jeux Olympiques.

Gaius de Rome est le premier à écrire son nom au palmarès olympique, dans la course longue du dolique, en 72 avant JC. Tiberius Claudius Nero, de Rome, remporte la course de char en 4 avant JC, tout comme Tiberius Germanicus Caesar en 17 après JC.
Mais c’est en 67 après JC que la main mise des empereurs romains sur la compétition sacrée s’exprime dans l’excès : Néron s’adjuge six couronnes d’olivier dans des concours aussi variés que « la tragédie », « la course de chars à dix chevaux », « la lyre », « la compétition de héraut », etc.

Parallèlement aux concours « gymniques » (littéralement « nus », spécifiques de la culture grecque), les Romains s’intéressent au moins autant à la gladiature.
Les combats de gladiateurs sont d’origine étrusque et débutent à Rome vers 264 avant JC avec six combattants.
Cette apparition dans la civilisation romaine est plus ancienne que les sports grecs puisque c’est seulement en l’an 228 avant JC que les Romains obtiennent l’autorisation de participer aux Jeux Isthmiques, puis en 146 avant JC, qu’ils participent aux Jeux Olympiques pour la première fois.

Le risque de mort pour les participants étant plus important dans la gladiature, les primes en sont aussi plus élevées que dans les Jeux d’inspiration grecque.

Au Ier siècle, la prime d’engagement peut s’élever à 2000 sesterces pour un novice (un «tiro»), 12000 sesterces pour un gladiateur chevronné (un «rudarius»). C’est trois à dix-huit fois plus que ce que gagne un légionnaire en un an ! Autre motivation : la gloire. Une belle carrière garantit une popularité sans faille, auprès de l’empereur comme des belles Romaines. Un gladiateur fut même surnommé « le soupir des jeunes filles », c’est dire ! Cela dit, tout célèbre qu’il soit, le gladiateur a toujours l’étiquette « d’infâme » collée à la peau. Il n’a aucun droit civique et est enterré à l’écart.
Mais encore à cette époque, le gladiateur ne finit pas forcément la gorge tranchée sous les applaudissements du peuple. Le combat n’est pas conçu pour aller jusqu’à la mort d’un des deux adversaires mais jusqu’à ce que l’un d’eux demande grâce. S’il a montré beaucoup d’adresse et de bravoure durant le duel, s’il est aimé du peuple, le vaincu peut être épargné et retourner dans sa caserne. Le vainqueur, quant à lui, reçoit une palme – une branche de palmier – voire une couronne métallique s’il s’est montré particulièrement brillant.
Dans la première moitié du Ier siècle, le gladiateur Maximus (qui n’est pas un contemporain de l’empereur Commode, fils de Marc Aurèle) affichait 40 victoires dont 36 récompensées par une couronne. Mais le record de victoires revient à un certain Asteropaeus avec 107 victoires à son actif !
A l’issue d’un beau combat, un gladiateur peut être libéré de l’obligation de se battre. Il reçoit alors une « rudis », une baguette de bois. S’il s’agit d’un esclave, il peut éventuellement devenir libre mais ce n’est pas systématique.
Aux deux siècles suivants, les mieux battis des condamnés à mort sont envoyés dans les casernes de gladiateurs. Ils y rejoignent des esclaves punis par leurs maîtres. Ces nouveaux combattants ne coûtent pas grand-chose aux lanistes (le propriétaire d’un groupe de gladiateurs) qui du coup les louent à bas prix. Nouvelle escalade dans la violence : puisque la main d’oeuvre armée ne vaut pas cher, l’organisateur du « munus » gracie rarement les vaincus. Ces combats disparaissent définitivement en 404.

En 80 après JC, l’empereur Titus Flavius achève les travaux commencés par son père adoptif Vespasien (en 72). Le Colisée, le plus célèbre amphithéâtre de Rome (524m de circonférence, 100000 spectateurs) qui doit son nom (Colosseum) à une statue colossale de Néron, autrefois à proximité, devient l’arène où les meilleurs gladiateurs vont venir s’affronter pour divertir le peuple de Rome.

Mais Rome continuera à héberger tous les exercices de gymnastique d’usage en Grèce (avec une bonne place donnée aux sports de combat et au pancrace en particulier), pour les adolescents comme pour les adultes, dans les jeux sacrés : sur la colline du Capitole.

Course à pied de longue haleine. — Inscription de T. Flavius Metrobius de Jasos, vainqueur en 86 après J.-C. (C. I. G. 2682).
Pugilat. — Inscription d’un pugiliste d’Apamée (ibid. 237).
Lutte. — Victoire de l’athlète Aurelius Elix, tant à Rome qu’à Olympie, en 218 après J.-C., rapportée par Dion Cassius (LXXIX,10).
Pancration. -T. Flavius Artémidore d’Adana, vainqueur en 86 (C. I. G., 5806) ; T. Flavius Archibius d’Alexandrie, dans les années 94, 98, 102 et 106 (ibid., 5804) ; Marc-Aurèle Corus de Cyzique, en 166 peut-être (ibid., 3674) ; Marc-Aurèle Asclépiade, très célèbre pancratiaste, comme il paraît originaire d’Hermopolis en Égypte, dans les années 178 et 182 (ibid., 5913) ; un certain Elius Aurelius dont le troisième nom manque, de la ville d’Aphrodisias (ibid., 2180 b). — Dans une autre inscription d’un vainqueur, de Mégare, qui remporta trois fois le prix (ibid., 1068), le genre du concours n’est pas indiqué. — Voyez aussi, finalement, Artémidore, Onirocr. IV, 42.
Tous les athlètes nommés dans des inscriptions sont citoyens romains ; ce qui permet de supposer que ce droit de cité était régulièrement conféré aux vainqueurs capitolins.
Courses de chars. — Orelli, 2593, inscription d’un cocher, P. Elius Gutta Calpurnien, vainqueur appartenant à la faction vénète.
Indépendamment des prix de gymnastique et d’hippodrome, l’Agon Capitolinus en avait de plus relevés, pour l’éloquence et la poésie grecques et latines, pour les représentations et déclamations scéniques, ainsi que pour toutes les principales branches de l’art musical des anciens, telles que le chant, la flûte et la cithare, l’instrument des trois espèces de musiciens appelés psilocitharistae, chorocitharistae et citharoedi, selon qu’ils avaient pour spécialité le solo, ou le concerto, ou chantaient aussi en s’accompagnant de la guitare. Plusieurs de ces concours, notamment ceux d’éloquence, de cithare sans accompagnement de chant et de cithare chorale, ainsi que les courses de jeunes filles, étaient tombés en désuétude, à l’époque où Suétone écrivit ses biographies des Césars, vers l’an 420 de notre ère. Les autres se maintinrent plus longtemps.

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