lundi 16 juillet 2007

Les premières civilisations

Apparition des activités physiques de divertissement en Egypte

Les sources historiques les plus anciennes du sport antique viennent d’Egypte et datent de quelque 5000 ans. Wolfgang Decker recense près de 2000 documents concernant le sport dans une « acception large », qui inclut la danse et la chasse. C’est un nombre considérable si l’on considère l’idée répandue que l’Egypte pharaonique ne pratiquait pas d’activités sportives.

Or les égyptiens pratiquaient le ballon dont « l’usage multiple se limitait à des fins strictement sportives » et semblait réservé aux femmes ou à fins religieuses. Il y a aussi l’escrime à canne et la boxe, dont on retrouve des représentations pariétales et épigraphiques à divers endroits, et enfin la lutte qu’on a représentée dans de nombreuses sépultures.


Il y avait même des sports aquatiques : « les couches sociales les plus élevées faisaient de grands efforts pour apprendre à nager […] les leçons de natation faisaient partie intégrante de l’éducation de la cour ». En fait, l’utilisation de « hiéroglyphes en forme de nageurs permet d’affirmer que la natation était une pratique très répandue dès le début de l’histoire égyptienne, vers 3000 av. J.-C. ».
Au début du VIIe siècle, un pharaon nubien fit dresser la Stèle de la course, commémorant une course à pied, de nuit entre Memphis et le Fayoum, soit près de 100km aller-retour, avec une pause de deux heures dans l’oasis. Le caractère nocturne est sans doute dû à la nature militaire de l’exercice : c’est plus du double de la longueur du marathon, deux bons siècles avant la défaite perse ! Les calculs montrent d’ailleurs que le temps mis par le vainqueur de l’épreuve est « comparable aux meilleures performances de coureurs de fond à la fin du XIXe siècle ».
Sports pharaoniques
Par ailleurs, de nombreux chars servant à la chasse, sport régalien s’il en est, autant qu’aux opérations militaires, relèvent clairement d’une activité sportive, autant qu’en Grèce, couplée à une deuxième activité connexe, le tir à l’arc. Amélioré au Nouvel Empire, l’arc composite affichait une précision et une force de pénétration accrues. Aménophis II, « figure centrale de l’histoire du sport égyptien » était réputé pour sa dextérité à l’arc, à l’image de la Stèle du sphinx, qui témoignerait « d’une qualité d’entraînement en Egypte comparable à celle de ce peuple indo-européen de l’Orient antique » que sont les Hittites.Touthmôsis III, consignant dans ses annales le principe des guerres préventives, fut même « le premier d’une lignée à accorder quasiment autant d’importance au sport qu’à la guerre et à la chasse ». Un pan spécifique à l’Egypte est l’idéologisation du sport royal, qui tient plus du rite cérémoniel que du sport dans son acception moderne.Certes, aucun texte de mentionne encore l’existence de course de char ou de sports dans le cadre de fêtes. En revanche, la pyramide du Sahourê ( 2496-2483 av. JC) récemment découverte figure une grande fête pour son achèvement avec « des épreuves de tir à l’arc sur cible, de canne, de lutte, et peut-être aussi d’aviron ». Il y a même un arbitre qui porte un pagne, au contraire des joueurs, ce qui « confère à l’événement une dimension officielle ». Enfin, on retrouve des activités sportives datant de l’époque romaine, que ce soit dans les colonies grecques ou romaines, comme les agônes ( compétitions sportives ) que fonda Hadrien en Egypte, en souvenir de la mort par noyade de son favori Antinoüs, athlète de son état.





La lutte à Sumer (en Mésopotamie)



Le « Sha Nagba Imuru », appelé l’Epopée de Gilgamesh, fut mis par écrit en langue sumérienne au XXIVème siècle puis en langue akkadienne vers les XVIII°-XVII° siècles avant J.C.


L’Epopée de Gilgamesh est le premier texte littéraire de l’histoire de l’humanité. Il parle déjà d’un combat de Lutte.

Gilgamesh a sans doute réellement existé : il est mentionné comme roi d’Uruk (Ourouk) vers 2650 avant J.C. sur la « Liste sumérienne des rois », un texte historique assez fiable. Uruk était alors une puissante Cité-Etat qui abritait un temple célèbre, l’Eanna ou « Temple du Ciel », dédié à Anu, le dieu du Ciel et à sa compagne, la déesse Ishtar.

L’épopée raconte que Gilgamesh était le fils de Lugalbanda (ce qui signifie en sumérien « Le Roi furieux ») et de Ninsuna-la-Buflesse, une déesse (qui régnait sur les buffles). Par sa naissance, comme nombre d’autres héros après lui, Gilgamesh appartenait donc à la fois au monde des hommes et à celui des dieux.
Malheureusement, le roi d’Ourouk ne savait pas ce qu’aimer veut dire. C’était un guerrier terrible, un homme si puissant que personne ne pouvait rivaliser avec lui. Il se conduisait en tyran et la population était très malheureuse. Au point que les dieux eux-mêmes en furent préoccupés.

Anu ordonna à Aruru, la déesse-mère, de façonner un homme capable de rivaliser avec Gilgamesh, afin qu’Uruk retrouve la paix. Aruru partit dans la steppe et, d’un morceau d’argile, façonna Enkidu le Preux, un homme sauvage couvert de poils et aux longs cheveux en bataille, qui vécut comme une bête au milieu d’un troupeau de gazelles.

La présence d’Enkidu dans la steppe contraria les chasseurs car il brisait tous leurs pièges. L’un d’eux alla exposer le problème à Uruk. Gilgamesh lui confia une jolie courtisane afin qu’elle apprenne à Enkidu qu’il était un homme et non une bête sauvage. Effectivement, en cédant à cette femme, Enkidu fut exclu du monde des animaux. Elle le convainquit alors de l’accompagner à Uruk pour y défier Gilgamesh.

Puissants et fiers, aucun des deux lutteurs ne parvint à prendre le dessus, car ils étaient de forces égales. Après cet affrontement titanesque, les deux hommes devinrent des amis et eurent des aventures incroyables, surmontant à eux deux des dangers qu’ils n’auraient pu affronter seuls. Finalement, seule la mort réussit à les séparer. Ce qui fut le commencement de la quête d’immortalité pour Gilgamesh … mais ceci est une autre histoire.



Les premiers héros sont déifiés et deviennent mythologiques
Gilgamesh est le premier héros de l’humanité. Il en inspirera bien d’autres dont le fameux Hercule des Romains anciennement connu sous le nom d’ « Herakles » (littéralement « gloire d’Hera »).




Selon Pierre-Henri Larcher (1776-1882), traducteur d’Hérodote, Héraclès de Thèbes, fils d’Amphytrion et auteur des « douze travaux » aurait vécu 1400 ans avant J.C (1200 selon d’autres sources). Mais le mythe du Héros doté d’une force surhumaine n’appartient pas qu’à la civilisation Grecque Antique. Ainsi peut-on nommer Bel ou Baal chez les Assyriens, Melkart chez les Phéniciens, Som chez les Egyptiens, Gilgamesh chez les Sumériens, Rama (incarnation du dieu Vishnou) chez les Hindous, Ogmius chez les Gaulois, Nemrod chez les Arabes, Rostam chez les Perses (dès 1065 av. JC), ou encore Samson (du XIIème siècle avant J.C.) chez les Hébreux.

Les héros inspirent des Jeux

Certaines sources historiques donnent une origine plus lointaine et non-hellénique aux compétitions d’athlétisme. Le Trinity College de Dublin conserve un document intéressant : Le Livre de Leinster, daté de 1160 de notre ère nous apprend en effet que des compétitions, les Tailtean Games, du nom d'une bourgade située dans le comté de Meath, existaient dès le XIXème siècle avant J.-C. Elles consistaient en divers concours que les Grecs ne pratiqueront pas, notamment le saut en hauteur et le lancer d'un essieu de char, le roth-cleas qui préfigure le lancer de marteau tel qu’on le pratique actuellement.L'épreuve aurait été créée en l'honneur d'un guerrier qui, doté d'une force surhumaine, se serait saisi à deux mains de l'essieu d'un char détruit, auquel étaient encore attachées deux roues et l'aurait fait tournoyer dans les airs avant de le projeter au loin.

La description énumère également le lancer de pierre, le saut en hauteur (au-dessus d’un homme debout), le jet de piques, le lancer de roue et autres exploits de force. L’origine de ces jeux anciens est donnée comme étant 1829 av. JC. Le livre continue en indiquant que les jeux ont été tenus annuellement depuis au moins 554 av. JC. Dans une version révisée, les jeux ont duré jusqu'en 1166 après Jésus-Christ. Si effectifs, les jeux supplantent les Jeux Olympiques grecs, en ancienneté et en durée.
Mais il n’est pas fait écho, dans ces Tailtean Games, de sports de combat et c’est tout de même en Grèce Antique qu’il faut chercher l’origine de compétitions mettant en valeur ces disciplines martiales.

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