lundi 16 juillet 2007

Les peuples de la steppe

Période correspondant aux : Mongols à partir de 1206, Turcs Ottomans à partir de 1349, jusqu'au XIXème siècle.

Tandis que Latins et Byzantins s’entredéchirent, mais commencent à rivaliser avec les Musulmans lors de terribles croisades, Temoudjin, plus connu sous le pseudonyme de Gengis Khan, unifie en 1206 tous les peuples de Mongolie et s’apprête à lancer ses cavaliers à la conquête de l’Asie pour bâtir le plus grand Empire qu’on ait jamais connu.

Peuples de la steppe, les nomades Turcs et Mongols, racialement très proches, parlent des langues de la famille altaïque. Toutefois, les Turcs à l’ouest et les Mongols au sud-est, adoptent les cultures des territoires conquis. Les Turcs deviennent musulmans tandis que les Mongols adoptent le lamaïsme (bouddhisme).
Le Mongol Kubilaï Khan fonde la dynastie des Yuan en Chine en 1279 et le Turc Osman Ier fonde celle des Ottomans en Turquie en 1299.

Chacune de ces deux civilisations, Mongols d’abord puis Turcs Ottomans ensuite, instaurera une compétition sportive d’une ampleur telle qu’on n’en avait plus vue depuis les Jeux Olympiques des Grecs.

L’Eriin Gurvan Naadam (ce qui signifie « les trois jeux virils ») fut fondé par Gengis Khan en 1206, et regroupe trois épreuves : la course de chevaux, le tir à l’arc et surtout la lutte mongole (bokh) qui oppose généralement 512 mais aussi parfois 1024 lutteurs dans un tournoi sans catégorie de poids où la victoire s’obtient dès qu’un lutteur pose un genou ou un coude à terre. Parmi les grands champions, on retiendra : le mythique Avraga dont le nom est devenu synonyme de « titan » et les lutteurs les plus titrés depuis l’indépendance de la Mongolie (1921) :

- Mönkhbat (Munkbat Jigjid), huit fois vainqueur du Naadam, médaillé olympique en lutte libre aux Jeux de Mexico, en 1968, et plusieurs fois médaillé en championnat du Monde, chez les « moins de 87 kg » puis « moins de 90 kg » ;

- Bayanmönkh (la légende des Jeux de Munich, porte-drapeau de la délégation et médaillé d’argent, M. Baynmunkh Khorloo), dix fois victorieux au Naadam et champion du monde de lutte libre chez les « moins de 100 kg » en 1975,

- et surtout B. Bat-Erdene, douze fois vainqueur au naadam national (dont onze consécutives) qui fut aussi international en judo (vice-champion d'Asie de judo -à l'époque où David Douillet dominait le judo mondial- et médaille de bronze aux championnats d'Asie en sumo);

B. Bat-Erdene

Le Kirkpinar, fondé par le sultan Orhan en 1349, se tient à Edirne (anciennement Andrinople) sans interruption depuis 1362. La légende raconte que le fils du sultan Orhan, Suleyman Pacha, s’y arrêta avec quarante de ses guerriers pour se reposer. Mais alors que certains s’adonnaient à la lutte pour leur plaisir, les deux frères Ali et Selim ne voulurent pas lâcher prise et combattirent toute la nuit. Au matin, on les retrouva morts d’épuisement. Ils furent ensevelis au pied d’un figuier. L’année suivante, de retour sur les lieux, Suleyman Pacha découvrit avec stupéfaction quarante sources d’eaux fraîches. Frappé par cet enchantement, il décida que chaque année, ils reviendraient sur les lieux pour organiser un tournoi (le « kirkpinar ») en hommage aux défunts. Depuis que ce tournoi existe, ses plus prestigieux vainqueurs furent :
- Gaddar Kel Aliço, champion de 1861 à 1886,
- Koca Youssouf Ismaelo son vainqueur en 1887, qui se consacra ensuite à la lutte professionnelle « catch-as-catch-can » de 1894 à sa mort en 1898, sous le pseudonyme du « Terrible Turc » ;
- et l’élève d’Aliço, Adali Halil, dix-huit fois vainqueur du tournoi entre 1888 et 1914.

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